Un seul hurlement

Les croyances, partir de l’esprit critique, arriver à une société animiste.
de Lise Maussion et Jonathan Heckel
Tout public à partir de 13 ans
Seul en scène, spectacle tout terrain, marionnettes.

Nous commençons la production de Un seul hurlement. Nous cherchons de nouveaux partenaires. Les dates de représentations vous serons communiquées au plus vite.

Captation de répétitions. Carnet de recherche. Monatge Sylvain Sechet.

Note d’intention

Cette pièce de théâtre est un seul en scène. Elle est créée pour pouvoir être jouer en milieu scolaire à partir de 13 ans. Les enfants ne sauront pas qu’ils vont assister à un spectacle. Tout au plus, on les avise qu’une rencontre va avoir lieu.
Ils se rendront compte par eux même qu’ils assistent à une représentation.

Ils se retrouvent donc face à ce personnage. Il est inquiétant. Il leur propose de développer leur esprit critique tout en déployant une histoire qui, très vite, ressemble à de la science-fiction et qui va même basculer dans un monde nouveau.

Cette manifestation théâtrale explore ce qui façonne notre rapport au monde. Nous décidons de croire collectivement dans des principes simples pour fonder nos sociétés.
De ces croyances communes et fondamentales sont nées les religions et les civilisations. Un de ces principes, selon Philippe Descola (anthropologue), est de croire que l’être humain est une espèce séparée de la nature. L’humain se pense supérieur à la nature, et de ce fait, s’autorise à l’exploiter. Il y aurait donc une hiérarchie dans le vivant sur Terre.
Questionner cette croyance spécifique pour imaginer d’autres mondes possibles, à l’instar d’Alessandro Pignocchi (auteur, chercheur et philosophe), nous permet de nous positionner en ambassadeur de pensées nouvelles.

Pour les adultes, comme pour les enfants le phénomène d’éco-anxiété face au risque du changement climatique augmente. Nous sommes préoccupés par les perspectives alarmantes concernant l’avenir du vivant sur notre planète.
Quand nous voulons parler d’avenir, il est intéressant de sortir des dystopies et d’imaginer ensemble une humanité qui redonnerait de la valeur au vivant.

Si nous ne croyons plus dans le principe même de la nature, alors nous pourrions croire que tout être sur Terre à la même importance. Dans ce cas, comment manger une tranche de jambon, comment imaginer notre éducation, comment redécouvrir avec émerveillement notre animalité ?

Que se passerait-il si, en faisant fonctionner notre pensée et notre esprit critique jusqu’aux racines de l’humain, nous découvrions que nous sommes finalement de drôles de bestioles parmi d’autres ?

Cette histoire commence donc dans un monde dystopique et technocratique pour basculer dans un monde animiste et chatoyant.

Nous avons imaginé un dispositif sobre, tout terrain. Avec peu de choses, il s’agit de déployer toute notre univers. Au début, notre personnage sera dans l’instant présent dans une scénographie invisible faite d’éléments courants et anodins, comme une corbeille à papier, une simple table, aucun éclairage. Seule une caisse noire et menaçante se trouve sur le côté. Petit à petit, chaque objet peut se transformer. Grâce à l’art de la marionnette, les objets peuvent prendre vie et être porteurs de poésie. Le fait de donner vie à des objets, alors qu’ils sont si omniprésents dans notre société de surconsommation, permet d’accompagner notre personnage dans sa découverte du vivant.

C’est dans cette épure que nous irons au contact du public, sans artifice, armés d’une langue écrite à quatre mains. Cette langue est parfois très orale, directe, et parfois elle est très travaillée, charnue et rocailleuse. Le personnage navigue ainsi entre plusieurs mondes. Dans cette langue il y a des sens enchevêtrés, des mots en symbioses.

Comme un hurlement de loup nous adressons un cri au monde d’aujourd’hui, à nos nuits, à nos inquiétudes, nous appelons nos semblables, évaluons la distance qui nous sépare, rêvons de fêter un avenir radieux, nous effrayons, et nous tentons d’affirmer notre présence.